Quand dois-je consulter?
Tout commence par une idée.
Difficile de demander de l’aide et d’admettre en avoir besoin
En premier lieu, il est important de ne pas sous-estimer sa difficulté. Détrompez-vous, il n’y a pas de trop grandes ou de trop petites difficultés pour consulter. Quand une difficulté surgit et qu’elle vous affecte, c’est le temps de consulter. Souvenez-vous qu’il n’y a pas d’âges pour consulter et que l’argent investi en vaut certainement le coup.
La forte majorité des gens attendent avant de consulter parce qu’ils croient que leur difficulté est trop petite, impertinente, gênante à discuter et que le temps arrange les choses. Eh bien non! Plus vous attendez, plus la difficulté s’ancre dans votre quotidien et vous envahie.
Certes, il est difficile de demander de l’aide. La société nous rappelle souvent que ceci peut être un signe de faiblesse. Aussi, une peur du jugement peut surgir tout comme une peur de la non-acceptation. Il est également difficile de se dévoiler dans son intimité profonde et d’admettre vivre une difficulté sexuelle ou relationnelle. Le fait que la sexualité soit tabou augmente également la difficulté à demander de l’aide parce qu’on n’en parle tout simplement pas. Ce sujet n’est pas seulement passé sous le silence, mais il est souvent réprimé.
Non : aller chercher de l’aide est important
Il est temps de prendre conscience de ces idées préconçues qui vous empêchent de vous épanouir sexuellement et en relation. Il faut revoir sa perception de ce que signifie demander de l’aide. Chercher de l’aide est un signe de maturité, d’humilité et de responsabilisation. Cela signifie que la personne est capable de se prendre en main et surtout d’admettre qu’elle se responsabilise pour améliorer sa sexualité. Consulter est un signe de force chez l’individu. Vous êtes suffisamment forts pour prendre en charge votre situation et l’améliorer. C’est aussi être honnête envers soi-même. Vous admettez ne pas tout connaître et avoir besoin d’une aide extérieure à vous.
Le ou la sexologue est sensible au défi qu’implique demander de l’aide
Effectivement, la démarche n’est pas évidente et n’a rien de facile. Le.la sexologue en est conscient.e et est apte à vous emmener à être plus à l’aise. Cette personne sait ce qu’implique entreprendre une démarche en sexothérapie et elle est sensible à la manière dont vous pouvez vous percevoir. Elle n’est surtout pas là pour vous juger, bien au contraire. Elle sait pertinemment que vous ne connaissez pas tout de la sexualité.
Elle est présente pour vous aider à percevoir l’origine de votre difficulté et à la travailler selon une perspective sexologique. Elle vous aide à clarifier l’origine de la difficulté sexuelle ou relationnelle et à établir des liens entre votre sexualité et les différents aspects de votre vie parce que non, la sexualité n’est pas isolée du reste, bien au contraire!
Il faut apprendre à parler de la sexualité. Non pas la banaliser, mais la dédramatiser. Une difficulté sexuelle individuelle ou avec un partenaire n’est pas arrivée par hasard ou par malchance. Elle tient son origine dans les pensées, les croyances, les émotions, les attitudes et les comportements des individus. Voilà ce sur quoi une sexothérapie vous amène à travailler.
Ne vous inquiétez pas, le.la sexologue qui vous reçoit est sensible à ce que vous vivez et accueillera votre souffrance d’abord et avant tout.
Les douleurs vaginales
Tout commence par une idée.
Il arrive que des personnes durant les séances de sexothérapie mentionnent ressentir de la douleur périnéale (à la vulve, ou pourtour de la vulve ou au vagin) et en viennent à croire que c’est une réalité pour toutes. Si c’est le cas, ne restez pas avec votre douleur. N’hésitez pas à consulter un.e sexologue qui saura vous aider en travaillant de pair avec d’autres professionnels de la santé pour vous aider à comprendre l’origine de votre douleur et vous proposer un traitement adapté à vos besoins. Retenez que non, vous n’êtes pas la seule personne qui souffre de douleur, mais vous n’êtes pas obligé non plus de l’endurer!
Quelles sont ces douleurs?
Les douleurs peuvent se ressentir lors de la pénétration ou au simple toucher de la région périnéale. Il peut s’agir d’un pincement, d’une irritation, d’une sensation de brûlure, de coupure ou d’une sensation de déchirement. Ces douleurs peuvent être situées à l’entrée du vagin, à l’intérieur du vagin, au niveau de la vulve ou encore entre le vagin et l’anus. Les douleurs peuvent être primaires (toujours été présentes) ou secondaires (apparues après un certain temps). Il existe différents noms pour les douleurs qui sont catégorisées selon l’endroit où elles se font ressentir et comment elles se manifestent. On y retrouve la dyspareunie, la vulvodynie, la vestibulodynie et le vaginisme (à ne pas confondre avec vaginite!).
Dyspareunie
La dyspareunie est une douleur ressentie à l’entrée du vagin ou au pourtour du vagin lors de la pénétration ou même après celle-ci. Elle peut être faible ou bien très aiguë.
Vulvodynie
La vulvodynie se caractérise par une sensation de chaleur, d’irritation ou de brûlure à la vulve, donc au niveau des grandes lèvres et/ou des petites lèvres. La douleur est souvent constante et peut rendre inconfortable le simple fait de s’assoir ou de porter des vêtements ajustés.
Vestibulodynie
La vestibulodynie est une douleur importante au niveau de l’entrée du vagin. Il peut s’agir d’une sensation de brûlure intense ou même d’un déchirement et peut perdurer plusieurs heures et même plusieurs jours après un rapport sexuel.
Vaginisme
Le vaginisme fait référence à la difficulté ou à l’incapacité d’insérer un doigt, un tampon, un pénis ou un spéculum dans le vagin. Il s’agit d’une contraction involontaire et persistante des muscles du vagin. Ceci peut causer de la douleur au niveau de l’entrée du vagin si la pénétration est forcée.
Mais quelles sont les causes de ces douleurs?
Toutes ces douleurs comprennent plusieurs facteurs importants à évaluer.
En ce qui concerne les facteurs physiologiques, il se peut que ce soit dû à
v des infections vaginales multiples
v des infections urinaires
v des infections transmissibles sexuellement (ITS) mal guéries
v des changements hormonaux
v certaines maladies qui causent des inflammations des tissus
v des allergies aux savons pour le corps parfumés ou au savon à lessive
v la suite d’une épisiotomie ou d’une chirurgie
v une lubrification insuffisante
Cependant, malgré ces facteurs physiologiques, il est important d’évaluer aussi les facteurs psychologiques. Lorsque l’on parle des facteurs psychologiques, il peut s’agir
v d’un stress important
v de conséquences d’abus sexuels
v d’anticipation négative à la pénétration
v de pensées erronées au sujet de la pénétration
v une éducation sexuelle trop rigide et stricte
v de mauvaises expériences sexuelles
v de la peur d’avoir mal
v de la phobie des ITSS
v et encore bien plus!
Il est donc important d’avoir un suivi sexologique adapté à chaque personne pour bien comprendre l’origine de la douleur. Souvent, elles ne peuvent elles-mêmes identifier les origines psychologiques de leur douleur parce ces origines sont inconscientes et il peut paraître plus facile d’accepter une situation si les causes sont physiques, car le sentiment de culpabilité ou de honte est moins présent.
Que dois-je faire si j’éprouve l’une ou l’autre des douleurs?
Il est pertinent de consulter en sexologie afin de déterminer les origines psychologiques de la douleur et d’y remédier. Il est également important de consulter un médecin pour évaluer si la douleur provient d’une cause physiologique. Celui-ci vous fera rencontrer un gynécologue au besoin. Il vous est aussi conseillé de prendre conscience de votre niveau de lubrification lors de la pénétration et si la lubrification n’est pas suffisante, d’utiliser un lubrifiant à base d’eau. Il est aussi préférable d’utiliser un savon doux et de porter des sous-vêtements en coton blanc pour éviter les irritations et les allergies.
Ne restez pas seule avec votre douleur
En somme, il vous est fortement recommandé de ne pas rester seule avec une douleur qui peut nuire à l’estime de soi parce qu’elle donne l’impression d’être « anormale ». La douleur est aussi une entrave à la satisfaction sexuelle parce qu’elle est contradictoire au plaisir et elle nuit aussi à la capacité d’atteindre l’orgasme parce qu’elle empêche de se « laisser-aller », ce qui est nécessaire à l’orgasme. Finalement, la douleur est aussi un obstacle au désir sexuel parce que chaque relation sexuelle s’accompagne probablement de pensées négatives reliées à la douleur ressentie. Allez chercher de l’aide appropriée parce que la douleur n’est pas obligée de faire partie de votre sexualité!
Références :
CHUM, Les douleurs à la vulve, au périnée et au vagin, http://www.chumontreal.qc.ca/sites/default/files//documents/Votre_sante/PDF/186-1-douleurs-vulve-perinee-vagin.pdf.
Gilles. Trudel. (2000). Les dysfonctions sexuelles : évaluation et traitement par des méthodes psychologique, interpersonnelle et biologique, 2e édition, Presse de l’Université du Québec, p. 725.
La société des obstétriciens et gynécologues du Canada. (2012). Qu’est-ce que les maladies vulvaires?, http://www.masexualite.ca/sante-sexuelle/problemes-physiques/quest-ce-que-les-maladies-vulvaires.